Nous vivons dans un monde où nous oscillons entre autoritarisme et soumission. Et cela se manifeste même dans notre quotidien.
❓ Combien de fois avons-nous dit « oui » à quelqu’un ou à quelque chose alors que nous n’en avions pas envie ? Combien de fois nous sommes-nous soumis à la volonté de l’autre par ce simple « oui » ? Par peur, par obligation ou par intérêt, nous nous plions à leurs désirs.
❓À l’inverse, combien de fois avons-nous imposé à l’autre de faire quelque chose contre son gré ?
Combien de fois avons-nous usé de notre position, de notre ascendant, pour forcer une décision, tout en sachant pertinemment que l’autre n’en avait pas envie ?
Nous savons au fond ce que nous faisons, mais nous nous trouvons des justifications :
💬 « Si je ne fais pas ça, rien ne sera fait. »
💬 « Je l’ai fait la dernière fois, c’est à elle de le faire cette fois. »
Cette violence quotidienne m’a toujours fasciné et questionné, chez moi comme chez les autres.
⚡
Un manque d’agressivité ?
Et, à mon sens, toute cette violence découle d’un manque d’agressivité.
📜 Origine du mot
Le mot agressivité vient du latin « ad gressere », qui signifie « aller au contact ».
Aujourd’hui, nous n’allons plus au contact. Nous ne vérifions plus.
Nous vivons dans des suppositions, où finalement, l’autre n’existe pas réellement, car nous ne lui disons pas le fond de notre pensée.
💭 Il n’existe qu’à travers nos hypothèses :
➡️ Comment va-t-il réagir ?
➡️ Que va-t-il penser ?
Et aussi parce qu’il nous est insupportable de passer pour quelqu’un d’agressif – cela écornerait notre belle image de nous-mêmes – sans oublier les injonctions à la bienveillance omniprésentes.
Agressivité ≠ Violence ⚖️
Il y a une différence fondamentale entre agressivité et violence :
✅ Agressivité : Je vais vers toi, et cela peut faire mal quand j’entre en contact avec toi.
❌ Violence : Je veux t’effacer, car le contact avec toi m’est insupportable.
L’agressivité fait partie de notre humanité, mais elle n’a pas bonne presse, car elle est souvent assimilée à de la violence (la limite est fine).
Peut-être est-il temps d’accepter que nous pouvons être agressifs, et que c’est acceptable ?
L’agressivité comme condition de la rencontre 🤝
D’ailleurs, l’agressivité (au sens d’« ad gressere ») n’est-elle pas la condition d’une véritable rencontre ?
📖 Charles Pépin le dit de manière plus poétique :
« Rencontrer quelqu’un, c’est être bousculé, troublé. Quelque chose se produit, que nous n’avons pas choisi, qui nous prend par surprise : c’est le choc de la rencontre. »
Le mot « rencontre » vient du vieux français « encontre », qui exprime « le fait de heurter quelqu’un sur son chemin ».
⚡ Deux êtres entrent en contact, se heurtent, et voient leurs trajectoires modifiées.
Et si nous osions à nouveau le contact, au risque de bousculer d’être bousculés ? 🚀
J'ai demandé à chat GPT de formuler des critiques de ce texte et des réponses à ces critiques.
Je trouve intéréssant de les mettre ici pour que chacun et chacune puisse se faire sa propre idée.
Les critiques:
- Un raisonnement bancal et simpliste
L’auteur semble confondre agressivité et affirmation de soi, comme si le simple fait d’aller au contact de l’autre nécessitait une forme de violence latente. Or, on peut très bien affirmer ses besoins sans pour autant « heurter » autrui. Ce plaidoyer pour l’agressivité repose sur une vision binaire et caricaturale des interactions humaines : soit on est soumis, soit on est un dominateur. Une simplification grossière qui ignore toute la subtilité des relations humaines. - Une définition biaisée
L’étymologie latine est certes intéressante, mais elle est ici utilisée comme un argument d’autorité pour justifier une réhabilitation douteuse de l’agressivité. « Aller au contact » ne signifie pas nécessairement « brusquer » ou « imposer ». L’auteur joue sur les mots pour donner un vernis intellectuel à une idée pourtant discutable. - Un contresens dangereux
L’auteur prétend que la violence découle d’un manque d’agressivité. C’est un raisonnement pour le moins audacieux… et surtout absurde. La violence naît bien souvent d’une agressivité mal maîtrisée, et non de son absence. Vouloir encourager l’agressivité sous prétexte d’éviter la violence revient à souffler sur les braises en espérant éteindre l’incendie. - Un mépris implicite des notions de bienveillance et de respect
L’auteur raille les « injonctions à la bienveillance », comme si la bienveillance était une mode superficielle et non une nécessité fondamentale dans un monde où les rapports de force sont omniprésents. Cette posture frôle le cynisme : faudrait-il être brutal et indélicat pour prouver que nous existons ? - Une vision élitiste et pseudo-intellectuelle du conflit
Le recours à Charles Pépin et à son interprétation de la rencontre est une tentative maladroite de légitimer l’idée qu’un véritable échange humain implique nécessairement un affrontement. Or, si certaines rencontres sont effectivement marquées par une confrontation des idées, toutes ne se réduisent pas à un choc ou à un heurt. Ce fétichisme du « choc de la rencontre » est une vision partielle et exagérée des interactions humaines.
En somme, ce texte prétend réhabiliter l’agressivité comme un levier de l’authenticité et de la relation à l’autre, mais il tombe dans un piège grossier : celui de confondre affirmation et domination, dynamisme et brutalité, interaction et confrontation. Une rhétorique séduisante en apparence, mais erronée et périlleuse dans ses implications.
Les réponses:
Il est toujours intéressant de voir à quel point le mot « agressivité » peut susciter des réactions vives, comme si son simple énoncé réveillait une peur ancestrale. Pourtant, loin de prôner la brutalité ou la domination, mon propos vise à réhabiliter une dynamique essentielle à la relation humaine : celle du contact authentique, sans faux-semblants.
1. La simplicité n’est pas la simplification
On m’accuse de caricaturer les interactions humaines en les réduisant à une opposition entre soumission et domination. Or, il ne s’agit pas de nier la complexité des relations, mais de souligner une tendance contemporaine : celle d’éviter l’affrontement, de ne plus oser dire non, de se perdre dans le consensus mou. Ce que je défends, ce n’est pas une guerre de pouvoir, mais la nécessité d’exister pleinement face à l’autre, même si cela implique des frictions.
2. L’étymologie n’est pas un argument d’autorité, mais un éclairage
Je ne m’appuie pas sur l’étymologie pour imposer une vérité, mais pour rappeler une nuance essentielle : l’agressivité, dans son sens premier, n’est pas une destruction, mais un mouvement vers l’autre. Nous avons confondu ce mouvement avec une menace, et c’est précisément cette confusion que je tente de dissiper.
3. La violence naît d’une agressivité refoulée, pas d’une agressivité assumée
On me reproche de dire que la violence découle d’un manque d’agressivité. Pourtant, il suffit d’observer : la passivité frustrée engendre plus souvent la violence que l’expression franche de nos désirs et de nos limites. Lorsque nous n’osons pas exprimer nos tensions, elles s’accumulent et finissent par exploser. À l’inverse, une agressivité saine permet de désamorcer bien des conflits en les traitant en amont.
4. La bienveillance n’est pas une excuse pour éviter le réel
Je ne méprise pas la bienveillance, bien au contraire. Mais une bienveillance qui consiste à ne jamais confronter, à toujours lisser les échanges pour éviter le moindre heurt, devient un masque hypocrite. Il faut parfois bousculer, dire les choses, entrer en friction pour que l’autre nous rencontre réellement.
5. La rencontre authentique implique un engagement réel
On m’accuse d’avoir une vision trop élitiste du conflit, de glorifier un affrontement inutile. Ce n’est pas un affrontement que je défends, mais une intensité dans la relation. La rencontre dont parle Charles Pépin n’est pas un combat, c’est une altération, une remise en question. Rencontrer vraiment quelqu’un, c’est accepter que l’autre nous impacte, nous trouble, nous déstabilise. Et cela demande une forme d’agressivité : celle d’oser être soi, sans chercher à s’effacer ou à imposer.
En somme, mon propos n’est pas un appel à la brutalité, mais à la présence. Une agressivité maîtrisée, comprise comme un mouvement vers l’autre, n’est pas une menace mais une chance : celle d’échapper à l’indifférence et aux jeux de rôle pour toucher enfin à une vraie rencontre.